La Zone de Tri et de Transfère (ZTT) de Kakimbo est la première à Conakry. Elle a été construite en en 2019 grâce au projet SANITA VILLE PROPRE. Ce site était un point de regroupement des ordures qui est finalement devenu une zone de tri et de transfère lors de la phase pilote du projet devconstruction et d’aménagement des zones de tri et de transfert des déchets en Guinée. Après cette phase pilote, le projet proprement dit a donné naissance à beaucoup d’autres ZTT aujourd’hui en République de Guinée dont plus de 25 dans la zone spéciale de Conakry.
Administrativement cette zone de tri et de transfère a trois cogestionnaires, des gérants et des agents de tris. Le produit trié est composé de plastiques souples et durs, des canettes, de l’aluminium et des métaux (fer, cuivre, zin).
Oumar Paté Bah l’un des coadministrateur de cette zone nous a confié que ne dépoter dans cette ztt que les precollecteurs affiliés aux PME ayant un contrat avec la ZTT à travers la commune « ce sont les PME qui ont des contrats qui peuvent venir deverser des ordures ici. Pour cela, il y a une taxe à payer qu’on appelle les taxes d’entrée. Cette taxe est fixée par entrée de moto mais les payements se font sur facture que le gérant adresse aux responsablex des PME chaque semaine » a explique Oumar Paté Bah coadministrateur.
Mamadi Kouyaté, gérant de la ZTT de Kakimbo a précisé que ce site a été construit dans le but de reduire le taux d’ordure qui part à la grande décharge à cause du fait qu’il y a un problème d’espace à ce niveau. La ZTT de Kakimbo reçoit et évacue plus de 60 mètres cubes d’ordures par jour « Nous pouvons remplir jusqu’à quatre baques à ordures par jour. Et chaque baques contient au moins dix huit (18) mètres cubes. Pour le moment il y a six (6) PME qui fréquentent cette zone de tri et de transfert. Le taux de déversement des PME par jour dépend du programme de chaque PME. Nous produisons soixante (60) mètres cubes d’ordures par jour » a précisé Mamadi Kouyaté, gérant de la ZTT.
Ces baques à ordures une fois remplie doivent être débarrasser par l’agence nationale de la salubrité publique (ANASP). Le gérant Mamadi Kouyaté revient sur la collaboration entre la ZTT et l’ANASP « Il est recommandé que l’ANASP passe 4 fois par jour dont 2 fois la journée et 2 fois la nuit. Malheureusement cela n’est pas respecté. Ce qui fait qu’il y a des tricycles même qui passent parfois la nuit remplis d’ordures. »
Ce disfonctionnement des opérations de l’ANASP est l’une des principales difficultés de la ztt de Kakimbo comme le confirme son gérant Kouyaté « l’évacuation des conteneurs vers la décharge principale de Dares-Salam est notre plus grande difficulté. Le manque d’éclairage la nuit. La recette est insuffisante pour la gestion de la zone. Le non payement des factures par certaines PME. La mauvaise conduite de certains chauffeurs de precollecte qui parfois sous l’effet des stupéfiants. »
Pour Sory CAMARA président de la fédération des gestionnaires des déchets de Guinée se dit dessus de la manière dont la zone est gérée et deplore les difficultés qui empêchent le bon fonctionnement de la ZTT. « Il y a beaucoup de chose qui sont à refaire par rapport à la gestion de cette zone de tri et transfère. Parce que l’objectif de départ était qu’il y ait suffisamment de tri avant la destination finale. Et ces tris devraient permettre de créer des plateformes multi-filières, de développer les activités génératrices de revenus autour des déchets qui sont triés. Mais aujourd’hui le constat révèle que tout les déchets qui sont triés ont des problèmes avec leur filière. Au niveau des déchets organiques, les biodigesteurs et les angrais organiques ne sont pas fonctionnels. Par rapport au déchets plastiques, sur les sept familles c’est seulement 3 ou 4 types qui sont partiellement triés et valorisés. Donc pour nous les ztt sont loin d’atteindre leurs objectifs malgré les efforts qui sont déployés par les différentes parties prenantes. »
Comme recommandation, Sory CAMARA demande aux gestionnaires « de faire des efforts pour instaurer l’application stricte toutes les procédures liées aux normes de gestion des déchets. D’utiliser les équipements individuels de protection et les équipements de masse. Faire des efforts pour developper les modèles économiques independants de l’appui externe pour pouvoir mettre un programme de developpement de la zone sans tenir compte des efforts du gouvernement. Aux autorités d’honorer leur engagements par rapport aux ztt en assurant le transport regulier des baques. De faire en sorte que l’entretien du site soit effectif. De créer des conditions de mise en place des filières de valorisation des autres types de déchets qui ne sont pas triés. Quant aux populations, de s’abonner aux PME de precollecte et de faire des tris à la base. »
Administrativement, la commune a un droit de regard sur le fonctionnement de chaque ZTT de sa juridiction. Elle veille sur le fonctionnement et délivre des quittances pour des taxes d’entrée de chaque PME de precollecte.
Boèboè Béavogui