En Guinée le phénomène de montée des eaux affecte les populations de Kitikata dans la commune rurale de Koba à Boffa depuis plusieurs années maintenant. Les rizières ne sont plus exploitables à cause de la salinisation. Même les voix d’accès sont parfois coupées sous l’effet du débordement de l’eau de mer vers le continent. Une réalité qui ne laisse pas indifférent les journaliste spécialisés sur les questions environnementales dans le cadre du projet Terra Africa en Guinée. Cette équipe a effectué une visite de terrain le samedi 06 juillet 2024 sur le site pour s’enquérir d’avantage des réalités.
Selon les témoignages des autochtones, la mer a avancé de plus de 10 mètres ces dix dernières années aux vues de l’espace occupé. Sur la plage de Kitikata, un site touristique était aménagé où la jeunesse se recréait à l’occasion des fêtes.
Alpha Fofana ingénieur agronome à la retraite et natif de Kitikata temoigne « avant le début de cette avancée de la mer, ici était une plage très convoitée. Pendant les fêtes de fin d’année, il faisait bon vivre ici avec la jeunesse. Les gens venaient se recréer par le football, la danse, la musique » se souvient-il.
Mais la réalité n’est plus la même de nos jours « la plage qui était aménagée a aujourd’hui disparu à cause de la montée des eaux. Après la disparition des infrastructures, l’eau est en train de ravager le peu qui se trouve à côté » ajoute le sexagénaire.
Aujourd’hui l’agriculture n’est plus au rendez-vous à Kitikata « Il y a une intrusion qui plus loin détruit la mangrove et les gens travaillent dans cette mangrove. II y a deux écosystèmes de production du riz ici. Il y a la plaine, il y a la mangrove. » A mentionné l’ingénieur agronome.
Cette intrusion de l’eau de mer dans les rizières a détruit des centaines d’hectares aménagés l’année dernière. Une année après, ce choc reste gravé dans les cœurs et sur la mémoire des communautés locales comme le temoigne succesivement Alpha Fofana et AboubacarDoumbouya « l’année dernière les gens ont repiqué des hectares de plaines de riz. Au moment où ils étaient contents de l’évolution des cultures il y a eu une inondation qui a tout ravagé. Les gens ont tout perdu et sont tous rentré bredouille. »
« L’année passée beaucoup de champ ont été dévastés par la montée des eaux. Les gens avaient finis de répiquer dans les rizières mais l’eau est venu tout détruire par manque de digue de protection. »
C’est pourquoi, le chef secteur Aboubacar Doumbouya lance cet appel « Ici nous faisons la pêche et l’agriculture. Nous voulons avoir une digue de protection pour sécuriser nos rizières. »
En attendant des mesures concrètes la communauté n’a de choix que de s’adapter. Le chef secteur Doumbouya relate la stratégie d’adaptation de sa communauté « pour pouvoir cultiver au moins pour la nourriture nous faisons des petites digues à la hauteur de nos moyens. Même pour faire cela, il faut de l’argent. Parce que les gens qui font ça sont à payer. La digue qui existe a été faite à trois millions de francs guinéens (3 000 000 GNF) l’année dernière. Cette année nous n’avons pas de moyens pour la refaire » s’est-il plaint en conclusion.
Cette montée des eaux et la salinisation de la mangrove oblige la population a migrer vers la pêche qui reste le seul moyens de subsistance à Kitikata commune rurale de Koba dans la préfecture de Boffa.
Boèboè BÉAVOGUI