Le contenu d’une étude effectuée par un consortium d’ONG nationales et internationales révèle les violations des droits des communautés riveraines de la société minière de Boké (SMB). L’étude intitulée ‘’rapport d’audit communautaire’’ constate des violations des droits des communautés en matière de droit à un environnement sain et paisible, du droit à l’eau, du droit à la santé et du droit d’accès à la terre entre autres. Votre quotidien en ligne www.guineeline.net vous propose un décryptage en série sur le contenu de ce rapport dont le premier article s’intéresse aux atteintes au droit à un environnement sain.
Cette étude est réalisée par des ONG ADREMGUI, Association Mines Sans Pauvreté (AMSP) les Mêmes Droits pour Tous (MDT) au niveau national et Natural Justice, Center for Transnational Accountability (CTEA) au plan international. D’après elle, les communautés riveraines des zones d’exploitation de la Société Minière de Boké sont victimes de violation de leur droit contrairement aux dispositions des textes de loi guinéenne notamment la constitution bien que suspendue en son article 16 « Toute personne a droit à un environnement sain et durable et a le devoir de le défendre. L’Etat veille à la protection de l’environnement ». À ces dispositions de la constitution s’ajoutent celles du code de l’environnement en son article 6 « L’environnement guinéen constitue un patrimoine naturel, partie intégrante du patrimoine universel. Sa conservation, le maintien des ressources qu’il offre à la vie de l’homme, la prévention ou la limitation des activités susceptibles de dégrader ou de porter atteinte à la santé des personnes et à leurs biens sont d’intérêt général ».
L’étude souligne que malgré cette consécration, la dégradation de l’environnement demeure importante dans les zones d’exploitation de la SMB à travers la pollution de l’air, du sol et des cours d’eau. Cette pollution de l’air se matérialise par la quantité de poussière produite lors de l’extraction et du transport de la bauxite surtout en saison sèche altérant la qualité de l’air et entrainant d’énormes risques sanitaires tels que la toux, la sinusite.
Les auteurs de l’étude vont jusqu’à faire témoigne certaines victimes non les moindre « les maladies qui autrefois nous ne développions pas sont devenus courantes. Nos femmes souffrent presque toutes de la sinusite. Avant la toux était une maladie des enfants, mais depuis l’arrivée de la SMB, nous toussons tous et souffrons de pneumonie. » Témoigne un leader communautaire de Dapilon
La pollution de l’environnement affecte non seulement la santé des communautés mais aussi leurs activités agricoles et économiques. Les dépôts de poussières s’accumulant sur les feuilles nuisent à la bonne photosynthèse des végétaux et donc à leur santé générale.
Une femme dans le rapport explique l’impact de la poussière sur sa plantation. « Avant je pouvait récolter 15 à 20 kilogrammes de noix de cajou par jour dans ma petite plantation mais maintenant je ne peux même pas récolter 5 kilogrammes par jour car il n’y a pas de fruits sur les arbres à cause de la poussière. »
D’autres articles sur ce rapport notamment les atteintes au droit foncier, le droit d’accès à l’eau et le droit à la santé vont suivre les jours à venir. D’ici là, vous pouvez avoir accès à ce rapport sur le lien ci-après.Livret-Synthetique-du-rapport-d-audit-communautaire-des-impacts-de-la-SMB
Boèboè Béavogui