À Konimodia, un quartier isolé de la sous-préfecture de Kabak, dans la préfecture de Forécariah, l’accès à l’eau potable et aux soins de santé demeure un défi quotidien pour les populations. M’mah Soumah, connue sous le nom de Magouli M’mah Konimodia, témoigne d’une réalité marquée par la précarité, l’indifférence des autorités et des conditions de vie alarmantes, en particulier pour les femmes et les enfants.
Un quotidien rythmé par la quête d’eau potable
Pendant la saison sèche, les habitants de Konimodia n’ont d’autre choix que d’acheter de l’eau transportée par des véhicules. Le prix du bidon de 20 litres atteint 5000 francs guinéens, une charge lourde pour les familles à faibles revenus. « Nous avons des puits ici mais pour avoir de l’eau, c’est tout un combat. Si tu n’as pas de relation là-bas, tu n’auras pas d’eau », déplore M’mah Soumah.
Les rares puits existants sont souvent inexploitables à cause de leur insalubrité. « L’eau de ce puits, c’est juste pour laver les poissons après la pêche. Personne ne peut se laver avec. Si tu le fais, tu risques de tomber malade. En plus, il est situé juste derrière une latrine », poursuit-elle. Dans ces conditions, même laver des vêtements devient une corvée insurmontable.
Outre le problème d’eau, Konimodia souffre également de l’absence d’infrastructures de santé. « Nous n’avons pas de centre de santé ici. C’est un forestier qui a ouvert une petite clinique au carrefour. C’est là-bas que nous allons pour les petites consultations », explique M’mah.
Les femmes, quant à elles, accouchent dans des conditions rudimentaires. « Quand une femme est en travail, ses proches partent supplier une vieille matrone du village pour qu’elle l’assiste. C’est ainsi que ça se passe ici, faute d’alternative. »
Un appel à l’action resté sans réponse
Les autorités locales, bien que conscientes de la situation, peinent à y apporter des solutions concrètes. « Ils viennent parfois nous consulter sur la question d’eau potable, mais il n’y a jamais de suite favorable », affirme-t-elle. Le puits aujourd’hui utilisé a été creusé par les habitants eux-mêmes, suite à leur relocalisation après de récentes inondations.
La situation de Konimodia n’est malheureusement pas un cas isolé en Guinée. Elle prouve à suffisance l’urgence d’investir dans des infrastructures de base, afin de garantir à tous les citoyens un accès équitable à l’eau potable et aux soins de santé.
Idiatou Souaré


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