Le climat n’est plus une question de générations futures, mais un défi économique urgent qui touche déjà les sociétés et les économies du monde entier. C’est le message principal de Simon Stiell, Secrétaire Exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), dans un discours percutant sur l’impact croissant du changement climatique sur l’économie mondiale.
Stiell a averti que la crise climatique est désormais un « tueur économique », affectant la stabilité économique mondiale de manière directe. Près de 5% du PIB mondial est amputé chaque année par les catastrophes climatiques, et les effets de cette crise deviennent de plus en plus graves. De plus, l’augmentation des catastrophes naturelles et des phénomènes climatiques extrêmes entraîne une hausse des coûts pour les ménages et les entreprises, exacerbant ainsi la crise du coût de la vie.
La crise climatique, une menace pour l’économie mondiale
Les catastrophes climatiques ne sont plus un phénomène ponctuel, mais un facteur récurrent ayant des conséquences économiques massives. Selon Simon Stiell, les augmentations des coûts liés au climat – qu’il s’agisse de l’adaptation aux catastrophes, de la reconstruction des infrastructures ou de la perte de productivité – conduisent à une inflation galopante. Cette spirale menaçant la stabilité économique mondiale exige une réponse politique immédiate.
Stiell a fait un parallèle avec la pandémie de Covid-19, soulignant que l’inaction face à la crise climatique pourrait avoir des conséquences similaires à celles de la pandémie, dont les effets ont été exacerbés par un manque de préparation et de coopération mondiale. « Ne répétons pas cette erreur », a-t-il mis en garde, appelant à une action collective immédiate pour prévenir un déclin économique mondial.
L’action climatique, un levier de croissance et de prospérité mondiale
Mais pour Simon Stiell, l’action climatique ne se limite pas à éviter une catastrophe. Elle représente aussi une opportunité de transformation économique. Une transition vers une énergie propre et bon marché peut devenir le moteur de la croissance économique mondiale, générant des emplois, réduisant la pollution et améliorant la santé publique. Cette transition pourrait offrir une compétitivité accrue aux entreprises tout en contribuant à une qualité de vie meilleure pour les citoyens, notamment grâce à la réduction des maladies liées à la pollution.
Pour les pays en développement, cette transition énergétique représente une chance unique de stimuler l’économie tout en réduisant les émissions. Stiell a souligné l’importance d’un financement climatique mondial pour soutenir ces pays vulnérables dans leur lutte contre le changement climatique.
L’appel à l’action pour la COP29
À l’approche de la COP29, Simon Stiell a insisté sur la nécessité d’un engagement fort de la part des gouvernements. Il a appelé les dirigeants à s’engager fermement pour des objectifs climatiques concrets et à renforcer leurs plans nationaux d’action climatique. Selon lui, les négociations internationales doivent impérativement aboutir à des résultats tangibles, permettant une action climatique ambitieuse à la fois pour protéger les populations et pour stimuler la croissance durable à l’échelle mondiale.
Le Secrétaire Exécutif de la CCNUCC a également rappelé que la coopération internationale est cruciale pour surmonter les défis du changement climatique. Il a mis en garde contre la tentation de réduire les efforts climatiques à des discours ou des postures, appelant à des décisions politiques qui soient véritablement à la hauteur des enjeux.
Un avenir plus durable et prospère à portée de main
En conclusion, Simon Stiell a souligné que le temps de l’inaction est révolu. Le processus multilatéral sur le climat est solide et porteur d’espoir, mais il dépend d’une volonté politique renouvelée. « Le désespoir n’est pas une stratégie », a-t-il affirmé, appelant à une mobilisation mondiale pour construire un avenir résilient face au changement climatique.
Il est encore possible, selon Stiell, de créer un avenir plus stable, plus juste et plus prospère pour tous, à condition que les pays agissent de manière collective et déterminée face à l’urgence climatique.
Analyse du discours de Simon Stiell (COP29)