La conférence des parties sur le climat rassemble divers acteurs qui viennent discuter des enjeux climatiques de leurs pays respectifs. Mais aussi de trouver des solutions collectives pour lutter contre les impacts majeurs liés au dérèglement climatique.
Pour Alpha Oumar Kalloga négociateur en chef et porte-parole du groupe africain sur les questions relatives aux pertes et préjudices « la singularité de cette conférence des parties sur le climat COP 28 est l’adoption de l’instrument de gouvernance du fond sur les pertes et préjudices. Un dispositif financier mondial destiné à assurer le sauvetage et la réhabilitation des pays confrontés aux effets du changement climatique. » Le dispositif s’il est adopté, le porte-parole du groupe africain sur les négociations qualifie de précédent « C’est un précèdent pour nous, car nous avons travaillé toute l’année pour voir la création de ce fond. Pour nous, c’est une façon d’équilibrer les choses et de travailler pour une transition juste et équitable » justifie-t-il.
De la responsabilité des pays quant à les émissions de gaz à effet de serre
Différentes activités humaines sont à l’origine des émissions de gaz à effet de serre (GES). Ce sont la combustion d’énergies fossiles, des procédés industriels comme la production de ciment (sources de dioxyde de carbone -CO2), les élevages agricoles et le traitement des déchets etc… Cependant quant au niveau de responsabilité des pays, l’Afrique n’a émis pour le moment que 4% de gaz à effet de serre précise-t-il. Tandis qu’à ce jour des pays développés sont à plus de 20% du niveau d’émission. Une affirmation difficile à prouver après la sortie du Président de la COP28 sur son doute sur les rapports du groupe intergouvernementale sur l’évolution du climat (GIEC). Après cette sortie qui a fait couler si l’on tient compte des déclarations faites par le Président de la COP28 qui dit qu’il n’existe pas encore une science exacte qui peut nous démontrer le niveau de pollution des pays pollueurs. Des avis controversés qui viennent mettre en doute la mise en œuvre efficace de ce fons destinée à la résilience des communautés fortement touchées par le changement climatique. Cependant le négociateur en chef estime que la question du changement climatique est une responsabilité commune mais partagée, car nous avons cette planète commune à protégée.
De la gestion du fonds sur les pertes et préjudices
Le négociateur en chef s’inquiète tout d’abord de la possibilité de mobilisation du fonds « ce qui est un peu difficile, c’est qu’il n’y a pas de clarté par rapport aux sources de financement, le texte dit simplement que le fond sera alimenté mais on ne sait pas par qui ? » Se demande précise-t-il avant d’évoquer la questionsur la capacité de gestion « nous qui étions dans ce comité nous avions des réserves par rapport à la gestion de la banque mondiale car la mission principale de la banque mondiale est d’éradiquer la pauvreté et elle n’a pas pu le faire » mais, selon lui « il y a encore des failles à améliorer au niveau de sa gouvernance » fustige le négociateur en Chef.
Le choix porté sur la Banque Mondiale pour abriter ce fonds, se justifie par la question de sécurité « nous avons accepté le choix sur la Banque Mondiale parce que c’était le seul moyen pour nous de sécuriser l’argent. Ce fond s’il est abondé de façon normale doit recevoir jusqu’à 400 milliards de dollars par an. Si on regarde l’architecture mondiale du financement, la Banque Mondiale est mieux adaptée pour abriter ce fonds. » Face à ce choix, le groupe de négociateur avait deux options à savoir « l’une, créer une nouvelle institution qui prendra du temps dont la conséquence sera la réticence des pays à donner leur argent et l’autre laisser la Banque Mondiale gérer le fonds sur les pertes et préjudices. Par contre nous allons exiger de la Banque Mondiale l’universalité de ce fonds et aussi la mise en place d’un conseil d’administration indépendant de la Banque Mondiale » annonce-t-il.
Idiatou Souaré