Depuis 2015, il existe des services de genre et d’équité dans les départements ministériels. Biliga Koïvogui est la cheffe sevice genre et équité/ point focal genre et changement climatique au ministère de l’environnement et du développement durable. Quel rôle le genre peut-il jouer dans la lutte contre le changement climatique ? Qu’est-ce que cela a changé au ministère de l’environnement et du développement durable ? Pour repondre à ces questions notre rédaction a rencontré KOIVOGUI Biliga chargée du genre et de l’équité au ministère de l’environnement et du développement.
La responsable du service genre et équité a commencé par rappeler les prérogatives de la fonction dont elle occupe « Le service genre et équité a pour mission la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière de genre et équité et d’en assurer le suivi » comme ses collègues services des autres départements ministériels. Biliga ajoute qu’il y a d’autres activités que nous faisons avec d’autres directions et services parce que le service genre et équité est transversale c’est comme les questions de changement climatique.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, notre interlocutrice a d’abord défini le genre comme étant le rôle différentiel entre les sexes « le genre est différent du sexe. Le sexe est inné tandis que le genre est acquis. Le rôle différentié entre les deux sexes donne le genre. »
S’agissant de l’implication du genre dans cette lutte, Mme Koïvogui la trouve très importante « en termes d’implication du genre dans le changement climatique, c’est que les femmes et les jeunes ont un grand rôle à jouer parce qu’il faut comprendre que les moteurs de développement ce sont eux. On ne peut rien faire sans eux. » D’où le point service Point focal du genre et changement climatique au ministère de l’environnement et du développement durable nous invite à faire le constat lors des activité dites phares du ministère « parlant de la protection de l’environnement, tout le monde est sur le terrain lors des activités de reboisement par exemple. C’est pour dire que ce travail peut être fait par tout le monde en collaboration avec les techniciens de la direction des forêts et de la faune. » a-t-elle précisé.
Au niveau international aussi le service genre a participé à différentes conférences sur la convention cadre des Nations-Unies sur le changement climatique qui se tiennent chaque année qu’on appelle conférence des parties (COP) depuis 2020.
Mais c’est un défis aujourd’hui pour le service de faire la restitution de ces différentes activités auxquelles sa responsable a prit part « je veux faire des restitutions aux structures étatiques et non-étatiques parce que nous n’avons pas participé à ces formations au nom d’une seule personne mais au nom du pays. Donc il faudrait que l’information soit vulgarisée. Mais quand on sollicite les restitutions, on nous dit qu’il n’y a pas de moyens. » a précisé madame KOIVOGUI Biliga comme l’un des problèmes que service rencontre dans son fonctionnement.
De la question des impacts du genre et la lutte contre le changement climatique
Le service genre a des impacts par exemple au niveau de la réunion de cabinet qui se tient chaque semaine. La fiche de présence est genrée explique la responsable du service genre « avant on s’inscrivait il n’y avait pas une colonne qui était dédiée au sexe. Aujourd’hui on a demandé à ce que cela soit fait. Cela nous permet de comprendre en termes de participation des femmes. Cela permet de comprendre réellement il y a combien d’hommes et de femmes qui prennent part au réunion de cabinet du ministre. Cette fiche devient également un outil pour nous à travers lequel on peut faire des plaidoyers. >> s’en réjouit-elle comme acquis.
Biliga Koïvogui mentionne également l’intégration du genre dans la CDN comme un autre acquis majeure pour son service « quand je prends au niveau des politiques nous avons réussi à intégrer le genre dans la Contribution Déterminée au niveau National (CDN). La CDN est à la fois un document national et international parce que les besoins du pays en termes de projet y sont intégrés. »
L’implication du genre peut apporter le changement même en termes de sensibilisation dans la lutte contre le changement climatique « puisque la collecte du bois de chauffe se fait par les femmes dans les forêts, l’agriculture, les cultures maraichères, la carbonisation etc. Les femmes se procurent aussi de cette biodiversité pour faire de la pharmacopée (médecine traditionnelle). Les femmes font beaucoup de choses au niveau des forêts qui nécessitent leur implication dans sa gestion. » fait remarqué le point focal genre et changement climatique. Avant de parler des perspectives auxquelles s’attelle son service « Pour des perspectives nous voulons élaborer une ligne directrice sur les question du genre au niveau du ministère. Nous avons déjà fait le draft mais c’est en perspective parce que ce n’est pas encore validé. En plus de cela nous voulons élaborer une stratégie nation nationale genre et changement climatique. C’est cette stratégie qui va nous dire où nous voulons aller ? quelles sont nos domaines d’intervention ? »
Des difficultés, il n’en manque pas au service genre et équité du ministère de l’environnement et du développement « On n’a pas un budget de fonctionnement. La plupart des cadres que j’ai ce sont des universitaires, ce sont des nouveaux fonctionnaires non expérimentés. Nous sommes en train de faire les mises à niveau à l’interne. Globalement on a un problème de ressource humaine adapté aux du genre mais aussi un problème de ressource financière et matérielle.» Conformément aux attributions du service, il ne manque pas d’initiatives mais le manque de budget de fonctionnement freine l’élan de service d’appui au rang de division au ministère de l’environnement et du développement durable.
Boèboè Béavogui