La gestion des déchets plastiques devient de plus en plus préoccupante. Pire, la pollution des eaux marines par ces déchets inquiète plus d’un. C’est dans ce sens qu’un navire de l’initiative « Plastic Odyssey » a entamé une tournée à travers les villes côtières. Ce navire dont le sixième escale a coïncidé à l’étape de Conakry dispense des formations sur la gestion des déchets plastiques notamment le recyclage. Pendant cinq (5) jours une dizaine de jeunes entrepreneurs d’Afrique de l’ouest et du centre ont bénéficié d’une formation et d’échange d’expériences dans ce secteur. Les participants à cette rencontre sont aussi de l’administration guinéenne dont le ministère de l’environnement et du développement durable ainsi que des cadres de la préfecture maritime.
L’ambassadeur de la France en Guinée et en Sierra Leone a d’abord donné les raisons de sa présence à cet événement en trois points
« la première raison de ma venue est que la coopération française est impliquée dans ce projet et vous avez pu constater la présence de certains collègues ici pour les formations qui ont été dispensées. Au delà, il y a du fait que le projet Plastic Odyssey est un projet d’abord fédérateur, c’est-à-dire qui va rassembler plusieurs pays de la sous région parce que le problème est à cette échelle. Deuxièmement c’est un projet de développement durable, ceci est un axe absolument prioritaire pour la France d’encourager tous les projets qui cherchent à restaurer des équilibres planétaires qui sont mis en mal par la pollution des océans, le changement climatique, les atteintes à la biodiversité. Donc c’est un projet de développement durable, de dépollution des océans par les plastiques. Le troisième, c’est l’économie, utiliser en avale les plastiques récupérés pour fabriquer les produits qui vont entrer dans les processus de la vie de tous les jours (l’habitat, les routes, la décoration, les meubles…)
Avant d’invité les autorités Guinéennes à intégrer l’aspect économique dans les démarches visant à résoudre ce problème de gestion des déchets plastiques « Je ne crois pas qu’on pourra changer les comportements et les perceptions si on introduit pas les critères économiques et des critères d’arbitrage des acteurs économiques eux-mêmes dans les filières. Le développement durable reposera forcément par des incitations économiques positives. Ce que j’appellerais pompeusement l’internalisation positive des externalités négatives c’est-à-dire comment faire de sorte que cette bouteille et tous ceux qu’on voit au fond de l’océan à l’œil nu deviennent des chaises, des bancs, des revêtements de sol, des routes. »
À en croire au diplomate français en Guinée, le pays était dans les répertoires des initiateurs depuis belles lurettes « Plastic Odyssey avait déjà ciblé la Guinée comme étant un pays où il y a une émission très forte de plastique dans les océans. Il suffit d’être à Conakry dans la rue, sur les plages pour voir qu’il y a beaucoup de rejet plastiques principalement des bouteilles et des sachets d’eau. » À fait remarquer Monsieur l’ambassadeur Marc Fonbaustier.
La Préfet maritime de la Guinée est co-bénéficiaire de cette initiative de Plastic Odyssey avec le ministère de l’environnement et du développement durable. Le capitaine de vaisseau à la retraite Amadou Sow rappelle les attributions de la préfecture « la préfecture maritime est une structure de coordination. Elle coordonne tous les acteurs clés impliqués dans l’action de l’Etat en mer. Qu’il s’agisse de l’environnement, de la pêche et la sécurité nous sommes là. » Avant de revenir sur le rôle de la préfecture dans cette initiation de lutte contre la pollution
« l’appui que nous donnons est de chercher à attirer des partenaires pour nous faire bénéficier des formations et des équipements pour que nous citoyens qui ont des initiatives de création de ces centres de recyclage puissent en bénéficier pour que notre domaine maritime soit débarrassé de ces déchets plastiques. »
Plusieurs jeunes entrepreneurs dans le recyclage sont venus de la Cote d’Ivoire, du Cameroun, du Togo et de la Mauritanie pour participer en tant modèle mais aussi partager leurs expériences. Parmi figure la Guinéenne Mariam Mohamed Keita fondatrice de l’entreprise Binedou global service spécialisé dans le ramassage le traitement et la transformation des déchets plastiques « Ça été un plaisir pour moi de partager ma petite expérience avec les autres pendant ces cinq jours de formation. J’ai rencontré d’autres acteurs de ce secteur qui sont d’autres pays. Il y a des amis aussi que je cherchais à rencontrer en vain mais aujourd’hui on s’est vu. Je les ai dit ce que je sais. Ils m’ont aussi dit ce qu’ils connaissent. Cela va me permettre de combler les trous que j’avais. Et cela me permet aussi d’ouvrir d’autres portes. »
La patronne de Binedou global service rappelle qu’à travers son entreprise, c’est toute la Guinée qui est vue aujourd’hui « À travers ma petite entreprise aujourd’hui la Guinée est un modèle dans le domaine du recyclage des déchets plastiques. Ça veut dire que la Guinée aussi contribue à la protection de l’environnement et à la lutte contre le changement climatique. »
Pour le chef de service du milieu marin et des zones côtières au ministère de l’environnement et du développement durable cet atelier a été bénéfique du fait de la présence de plusieurs délégations de l’Afrique. « Ça nous a permis d’échanger à travers les expériences pour mieux comprendre les avantages du recyclage et de la protection de l’environnement. »
La restitution aux autres membres du service est la première priorité de monsieur Diallo Thierno Moussa en que chef de service. « À la sortie de cet atelier nous allons faire de la restitution aux autorités et à nos collègues de service pour les informer de l’importance du recyclage des déchets plastiques et les avantages y sont liés »
Les membres de Plastic Odyssey souhaite pérenniser cette formation sur le recyclage pour efficacement lutter contre la pollution plastique et préserver un environnement marin débarrassé des encombrants physiques indésirables.
Boèboè Béavogui