En Guinée certaines espèces animales et végétales continu d’être l’objet de menace et de risque de disparition. Il n’est pas rare de voir un singe attaché à une corde devant un domicile, la coupe abusive du rotin par les exploitants artisanaux et les feux de brousses incontrôlés en saison sèche. Ces phénomènes font des ravages qui laissent des séquelles sans précédent sur la vie sauvage. Pour en savoir plus notre rédaction est allée à la rencontre du Directeur Général adjoint du corps des conservateurs de la nature. Amadou Djogo Télico Diallo déplore la récurrence du phénomène et interpelle tous les acteurs à jouer leur rôle pour l’éradiquer.
La sauvegarde de la vie sauvage en Guinée reste d’actualité, ce en dépit de l’existence des textes juridiques et règlementaires et la mise en place des structures de gestion. Pour le Directeur Général Adjoint du corps des conservateurs de la nature, il y a un constat déplorable qui se fait sur le terrain d’où son appel à un sursaut public
« L’allure de la dégradation de nos écosystèmes a atteint une dimension inquiétante. Il faut que chacun s’y mette pour qu’on puisse en front commun inverser cette tendance. Les facteurs de changement climatique montrent qu’il y a des insuffisances notoires sur le plan mondial en général et en Guinée en particulier causés par des actions anthropiques et des naturelles. »
La situation devient plus préoccupante du fait que la menace de dégradation et de disparition est plus palpable et touche spécifiquement des espèces dites emblématiques de certaines réserves naturelles du pays comme le Ziama en Guinée forestière.
« Nous avons des espèces endémiques qui sont menacées de disparition, les panthères, les lions et similaires. Nous avons les éléphants qui maintenant se comptent légèrement au niveau de leur lieu de concentration dans la forêt de Ziama. Cependant, quelques décennies avant les populations étaient si importantes qu’on pouvait croire que ça ne finirait jamais », explique-t-il.
Plus besoin de prouver que la nature est agressée et que les espèces fauniques et floristiques endémiques sont menacées de disparition. Pour parvenir à la promotion et la protection de ces espèces, le responsable appelle à des actions imminentes. Pour lui, « Il faut passer par tous les moyens pour conscientiser la population afin qu’elle sache que la forêt ne peut pas être fermée à clé parce qu’elle est créée pour qu’on y vive. On doit y prendre l’essentiel sans pour autant gâter. Si tout le monde est dans cette dynamique, nous parviendrons au fil du temps à ramener la forêt ».
Selon l’union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le trafic des espèces en voie de disparition est estimé aujourd’hui à près 19 millions de dollars US. Des données inquiétantes qui nécessitent une intervention adéquate pour freiner l’avancée du phénomène en Guinée et à travers le monde.
Boeboe Beavogui