À l’occasion de la publication du Rapport de synthèse sur les Contributions déterminées au niveau national (CDN) 2024 le 28 octobre dernier, Simon Stiell, Secrétaire exécutif de l’ONU Climat, a lancé un appel pressant pour un tournant décisif dans la lutte mondiale contre le changement climatique.
Le rapport évalue l’impact des plans d’actions climatiques nationaux sur les émissions mondiales attendues en 2030 et met en évidence une réalité alarmante : « les engagements actuels des pays sont largement insuffisants pour limiter le réchauffement planétaire. »
Il a souligné que, si les plans actuels étaient pleinement mis en œuvre, les émissions pourraient atteindre 51,5 gigatonnes d’équivalent CO2 d’ici 2030, représentant une réduction marginale de seulement 2,6 % par rapport à 2019.
« Les conclusions du rapport sont dures, mais pas surprenantes », a déclaré Stiell. « Nous devons mettre fin à l’ère de l’insuffisance et entrer dans une ère d’accélération, avec des plans d’action climatique nationaux beaucoup plus ambitieux attendus l’année prochaine.»
Stiell a insisté sur le fait que ces nouveaux plans audacieux ne sont pas seulement nécessaires pour éviter le chao climatique ; ils peuvent également catalyser des transformations positives pour les populations, stimuler l’investissement, créer des emplois et améliorer la santé publique. Par exemple, des initiatives pour développer les énergies renouvelables pourraient non seulement réduire les émissions, mais aussi générer des millions d’emplois dans le secteur vert.
Le rapport appelle également à des réductions d’émissions de 43% d’ici 2030 et de 60% d’ici 2035 pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, soulignant que chaque fraction de degré compte face à l’intensification des catastrophes climatiques.
Pour atteindre ces objectifs, Stiell a précisé que les nouvelles CDN doivent respecter trois critères essentiels : des cibles ambitieuses couvrant l’ensemble de l’économie, une ventilation par secteur et gaz, et un soutien concret à travers des réglementations et des financements.
Alors que les pays se préparent pour la COP29, prévue prochainement, Stiell a rappelé que cet événement doit être un moment d’engagement et d’action. Les gouvernements doivent se rendre à Bakou avec des résultats tangibles issus des engagements pris lors de la COP 28, notamment en matière de triplement des énergies renouvelables et de transition loin des combustibles fossiles.
« La dernière génération de CDN a donné le signal d’un changement irréversible. Les nouvelles CDN doivent tracer une voie claire pour y parvenir, en développant les énergies renouvelables et en renforçant l’adaptation face aux impacts climatiques », a conclu Stiell.
L’ONU Climat s’engage à soutenir les pays, en particulier les nations vulnérables, pour garantir que ces nouveaux plans d’action deviennent des réalités concrètes. « Il est essentiel que chaque nation prenne des mesures audacieuses », a-t-il ajouté, invitant ainsi le public et les gouvernements à participer activement à cette lutte cruciale.
Idiatou Souaré