Kakimbo est une zone réservée, contenant une rivière, un couvert végétal et des sites historiques dans la commune de Ratoma à Conakry. Ce site est dégradé et risque de disparaître sous l’effet de certaines activités anthropiques. Sur une superficie de 115 hectares au départ, il n’en reste que moins de 30 de nos jours. Certaines activités économiques telles que la floriculture contribuent à la conservation de cette réserve. guineeline.net est allé à la rencontre des floriculteurs de cette zone et un environnementaliste pour en savoir davantage.
Elhadj Bah Mamadou est père de famille et fleuriste sur la tête de source du Kakimbo depuis 1996. Son jardin est installé à la source de la rivière entre le quartier Bambeto et l’Ambassade des États-Unis à Conakry. Chaque jour, son quotidien consiste à l’arrosage des fleurs, à la préparation des pépinières ou à la transplantation des fleurs qui ont déjà atteint une certaine croissance. Il se souvient encore des 1ères heures de leur installation sur ce site. « Au moment de notre installation ici, il n’y avait pas de forêt. Nous avons jugé nécessaire de reboiser pour avoir de l’ombrage. Pour cela nous avons défriché et planter quelques arbres. » Nous a confié le fleuriste.
Un aménagement préalable qui a dégradé l’environnement selon Capitaine Falaye Koné qui estime que les fleuristes ont les mêmes impacts négatifs sur l’environnement que les activités maraîchères.Parce que pour faire la floriculture, il faut défricher et cela dégrade là où ils sont installés. Ce qui fait qu’aujourd’hui, la forêt a perdu plus d’un quart de sa superficie. « La forêt de Kakimbo, classée le 12 août 1944 avait une superficie de 115 hectares. Aujourd’hui on n’en trouve qu’un total de 28,5. Cette différence exponentielle entre la superficie est un désastre écologique » a affirmé Falaye KONÉ.
Cette affirmation de l’environnementaliste n’est pas partagée par les fleuristes qui évoquent une contribution positive de leur part. « Nous avons senti le besoin d’arbres pour nous-mêmes et nos fleurs. C’est pourquoi nous avons planté des arbres sur toute cette partie pour contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. Les têtes de source ont commencé à revenir grâce à notre activité » justifie Elhadj Mamadou Bah.
Le site qui abrite ce jardin d’horticulture est l’une des plus grandes sources de la rivière Kakimbo. Sur le point de disparaître, cette réserve est en train d’être sauvée par les activités de floriculture et de maraîchage entre autres.
Sur l’apport écologique des espèces cultivées, l’ingénieur des eaux et forêts à la retraite précise que les espèces locales attirent les oiseaux et les poissons parce qu’elles servent de nourriture et d’habitat pour la biodiversité.
Les jardiniers se disent aujourd’hui rassurés quant à la pérennisation de leurs activités depuis la visite du Président de la transition sur le site.
Réuni en association dénommée ‘’Fleur de Guinée’’, les horticulteurs plaident pour un agrandissement du domaine et l’obtention d’infrastructures et d’outils de travail.
Bien que les spécialistes restent divisés sur les conséquences de cette activité, les fleuristes continuent d’exercer leurs pratiques sur le site et ses alentours.
Il faut noter tout de même que malgré la présence de ces fleuristes, la réserve de Kakimbo continue à disparaître au fil du temps à cause des occupations par l’homme.
Il revient donc à l’Etat de prendre des dispositions idoines pour protéger et promouvoir cette réserve écologique de la ville de Conakry.
Cet article a été réalisé avec la participation de CFI, Agence française de développement médias, dans le cadre du Projet TERRA AFRICA.
La rédaction