Certaines ressources naturelles constituent des composantes essentielles de la transition énergétique. D’où la demande de minéraux stratégiques tels que le lithium, le graphite, le cobalt et le nickel est actuellement en perpétuelle augmentation. Le sujet était au menu d’une formation de plusieurs acteurs de la société civile, des parlementaires et des journalistes au cours de l’université d’été qui a eu lieu du 17 au 29 juillet 2023 au Cameroun. Au delà des modules et des séances de débat notre rédaction a tendu son micro à Éric BISIL chercheur associé à l’institut International pour l’environnement et le Développement pour comprendre d’avantage les enjeux et les défis liées à la gestion de ces minerais dits stratégiques ou de transition selon le contexte.
Dans cette interview Eric BISIL fait la précision selon laquelle l’appellation minerais stratégique ou minerais critique devrait dépendre de la vision qu’ont les dirigeants d’un pays pour un minerai ou un autre. Il ajoute aussi qu’il est nécessaire d’avoir une définition qui s’y est aux ambitions pour ces minerais en question. « Si un minerai doit contribuer au développement d’un tissu industriel pour un pays en ce moment, ce minerai arbore le caractère stratégique. »
L’exploitation des ressources naturelles habituelles a longtemps été un mal nécessaire pour les États et les communautés autochtones détruit de façon considérable l’écosystème. Pour Éric BISIL, celle des minerais de transition devrait changer la donne en se faisant « la transition énergétique aura besoin des minerais de transition et l’exploitation de ces minerais de transition ne sera pas sans conséquences sur l’environnement. Ainsi, pour accéder au sous-sol, il faut détruire ce qui se trouve à la surface pour les pays forestiers cela suppose la destruction des forêts et des cours d’eaux. Par conséquent cette exploitation ne se fera pas sans conséquences pour les communautés. » a déploré Monsieur BISIL.
Pour atténuer ces conséquences néfastes sur l’environnement et les communautés locales, les initiatives internationales de transparence telle que la norme ITIE 2023, demeure un outil important pour les parties prenantes comme l’explique Éric BISIL « la norme ITIE 2023 a fait des progrès significatifs sur la question de la transition énergétique en ce sens qu’elle encadre d’avantage la protection de l’environnement également la protection des droits sociaux des communautés qui sont dans et ou au tours des sites miniers, il intégré aussi pour la première fois la question des gaz à effet de serre à travers l’exigence 3.4 en encourageant les compagnies à dévoiler l’émission des gaz à effet de serre issue de leurs activités. » fait remarquer le chercheur associé à l’IIED.
Quant à la mise en œuvre de cette exigence le consultant associé à l’IIED, estime que c’est une disposition qui est à saluer même s’il reste encore à peaufiner. Il espère que dans les prochaines semaines l’ITIE permettra d’avoir une fiche technique qui permettra d’aider les groupes multipartites ITIE au niveau national des stratégies qui leur permettront de veiller à la mise en œuvre de cette exigence. Souhaite Éric BISIL de L’IIED basé au Cameroun.
Idiatou Souaré