La transformation locale de la bauxite, pour laquelle la Guinée est deuxième producteur mondial, est un objectif prioritaire du gouvernement. Pour l’atteindre, il faut convaincre les compagnies minières d’investir les sommes colossales nécessaires et résoudre la question de l’accès à l’énergie.
En Guinée, le président Mamadi Doumbouya a accordé un délai supplémentaire de deux semaines aux compagnies minières actives dans l’exploitation de la bauxite, afin qu’elles soumettent des plans pour la transformation locale du minerai. Ce nouveau rappel vient constater l’échec de la deadline précédente, fixée à mai 2022 et qui n’a pas permis des avancées concrètes sur la question.
Selon un mail transmis le samedi 4 mars par les autorités locales et cité par Bloomberg, le ministre des Mines devrait consacrer ces 14 jours à des rencontres avec les mineurs de bauxite pour discuter des plans communs ou individuels concernant la construction de raffineries d’alumine au niveau local. Les compagnies doivent également soumettre les études de faisabilité relatives à ces projets.
Il faut souligner que la transformation locale des ressources minérales extraites en Guinée est l’un des dossiers prioritaires du gouvernement de la Transition. Le régime dirigé par Mamadi Doumbouya, un officier de l’armée arrivé au pouvoir grâce à un coup d’État, cherche de cette façon à accroitre les investissements dans le pays et, in fine, les revenus générés par le secteur minier.
Cette volonté se heurte cependant à certains défis, comme la mobilisation des investissements nécessaires à ces projets d’envergure, ou encore la question de l’énergie. Dans un pays où moins de la moitié de la population a accès à l’électricité (Banque mondiale, 2020), le fonctionnement d’usines de transformation énergivores entrainera de fréquents délestages ou nécessitera l’ajout de nouvelles capacités (importantes) de production d’électricité.
Pour rappel, la Guinée est le deuxième producteur mondial de bauxite et dispose du tiers des réserves mondiales. Les investisseurs chinois dominent l’exploitation du minerai au niveau local, même si on note également la présence d’acteurs russes et émiratis.
Agence Ecofin