Pour mieux contribuer à résoudre la problématique d’accès des femmes et jeunes au foncier, Action Mines Guinée en partenariat avec ACORD, le PNUD, l’ONU-Habitat et le gouvernement guinéen fait des plaidoyers dans les localités de Boffa, Dubréka, Coyah et Forécariah.
Ces actions de plaidoyer sont tenues à l’endroit des cadres de services techniques déconcentrés, les élus locaux, les sociétés minières, les entreprises de carrières, les sages et les coutumiers ainsi que les femmes et les jeunes dans les préfectures cibles. Cette activité s’inscrit dans la mise en œuvre du projet de renforcement du dialogue multi-acteurs pour une gouvernance foncière et environnementale responsable en Basse Guinée.
À l’issue de l’analyse du cadre juridique du foncier en milieu rural en Guinée ainsi que des études réalisées, AMINES a identifié les défis majeurs et proposé des solutions adéquates à l’endroit des décideurs tant au niveau local que national. Ce, à travers l’élaboration d’un document de plaidoyer portant accès équitable et sécurisé des femmes et des jeunes au foncier.
En effet, les constats révèlent que les femmes et les jeunes éprouvent d’énormes difficultés d’accéder au foncier agropastoral et l’exploiter dans le but de développer les activités génératrices de revenus (AGR). La superposition du foncier minier au foncier agro-pastorale et les impacts environnementaux enregistrés (pollution des terres arables, tarissement des cours d’eau, disparition des zones de pâturage) affectent considérablement le peu de terre dont les femmes et les jeunes ont accès. Leurs cultures (champs) et leurs animaux ne se développent presque pas et les pertes sont très élevées. Cela empêche de nos jours, les femmes et les jeunes à saisir certaines opportunités économiques et sociales essentielles pour le développement de notre nation.
Cependant les femmes et les jeunes jouent un rôle important dans la vie socioéconomique de notre pays. Ils sont beaucoup plus représentés dans l’agriculture et dans l’élevage. Les femmes et les jeunes sont donc discriminés et vulnérables dans l’exploitation de la terre. Depuis plus d’une décennie, cette situation est favorisée par l’octroi irrationnel de titres miniers et d’autorisations de carrières en Basse Guinée notamment à Boffa, Dubréka, Coyah et Forécariah.
Le non accès équitable et sécurisé des femmes et des jeunes au foncier s’explique par le manque de moyens, les pesanteurs sociales, le vide juridiques (code foncier et domanial, code minier…) et le manque de volonté politique.
Les femmes et les jeunes frustrés de cet état de fait, font des recours à la rue comme piste de solution. D’où des manifestations récurrentes dans certaines localités surtout minières avec des conséquences déplorables.
En revanche, d’autres femmes et jeunes sont à l’origine de leur vulnérabilité Comme dans la préfecture de Coyah. Car, ils sont les principaux acteurs engagés dans la vente de la terre (habitation, agricole et pastorale).
La prochaine étape est de rencontrer les membres du gouvernement pour contribuer à améliorer l’accès des femmes et des jeunes de façon équitable et sécurisé au foncier.
Oury Bah