Participer au suivi des activités de déguerpissement, de compensation et de réinstallation des populations affectées par les projets miniers et le suivi de la mise en œuvre des conventions de développement entre les collectivités locales et les projets miniers en développement sont entre autres missions confiées au service national de coordination des projets miniers (SNCPM). Au lendemain du coup d’Etat du 05 septembre 2021, le constats ont révélé la non-mise en œuvre de ces missions sur le terrain. Comme conséquence de ce constat déplorable la majorité des entreprises minières étaient en situation irrégulière et d’autres à l’arrêt ou même absentes sur le terrain. Qu’est-ce qui a été fait depuis le 05 septembre 2021 et où en ai le service à date ? La rédaction de www.guineeline.net a décrypté le contenu du rapport fourni par le SNCPM depuis la nomination de l’actuel Directeur général.
Le ministère des mines et de la géologie ne s’est pas limité aux simples constats de terrain. Il est allé au-delà des dispositions qui ont été prises allant de la nomination du nouveau directeur à la tête du service aux interpellations des entreprises incriminées. Ce que confirme le contenu du rapport « à la suite de ces constats, sur les cinquante (50) Sociétés minières en projet, vingt-deux (22) sociétés minières ont reçus des mises en demeure et le reste ont été convoqué à la Direction du SNCPM pour un rappel au respect du code minier. » ce rappel à l’ordre a permis à de nouvelles entreprises d’entrer en production notamment dans le secteur bauxitique et aurifère.
Le rapport du SNCPM commence par le secteur de la bauxite « deux (2) projets miniers ont quitté officiellement la phase projet, pour la phase production et ont commencé la commercialisation de leurs substances. Il s’agit de la Société de Bauxite de Guinée (SBG). Elle couvre une superficie de 502km2 et est localisée dans les préfectures de Kindia, Pita et Dalaba précisément dans les sous-préfectures de Sougueta, Linsan, Sangareya et Koba. Il y a aussi la Société Bauxite Kimbo SA. La Société Bauxite Kimbo SA est une société de droit guinéen titulaire de 2 permis d’exploitation industrielle dans les préfectures de Télimélé, Fria, Dubréka, Kindia pour une superficie 838 km2. Le lancement officiel de la production de la bauxite de Kimbo a eu lieu le mercredi 24 mai 2023 à Fria. »
La phase perspective du rapport contient uniquement les entreprises aurifères qui est indiqué comme suit « bientôt nous aurons quatre Sociétés aurifères qui vont complètement finir leurs constructions pour devenir une Société minière en production. Kouroussa gold mining (kgm) pour une durée de vie de 5 ans. Le niveau de réalisation des travaux est estimé à 90% et le lancement officiel de sa 1ere production est prévu au dernier trimestre de l’année 2023. Sycamore Mine Guinée SAU pour la mine d’or de Kiniéro pour une durée d’exploitation de la mine estimée entre 10 à 12 ans. Le niveau de réalisation des travaux est estimé à 81%. Le lancement officiel de sa 1ere production est attendu en début d’année 2024. Société Weily Mining SARL permis d’exploitation industrielle d’or et minéraux associés. Le niveau de réalisation des travaux est estimé à 85%. Le lancement officiel de sa 1ere production d’or est attendu dans le dernier trimestre de l’année 2023. New Japan Mining Company SARL le niveau de réalisation des travaux est estimé à 85%. Le lancement officiel de sa 1ere production d’or est attendu dans le dernier trimestre de l’année 2023. »
Le service national de coordination des projets miniers annonce que le démarrage des activités de ces quatre entreprises va renflouer les caisses des communes à travers le fonds FODEL « un montant important sera également payé aux communautés impactées comme Fonds de Développement Local (FODEL). L’estimation de ce fonds FODEL au minima s’élève à 30 millions de dollars USD par an » mais l’exactitude et le délai de payement de ce montant restent à déterminer.
Ce qui est sûr, l’Etat recevra des revenus à travers les taxes dont entre autres la taxe à l’extraction et à l’exportation, l’impôt sur les Sociétés, les taxes sur la valeur ajoutée, les droits de douanes et de transport pour ne citer que ceux-ci.
Il faut noter que le secteur minier guinéen génère 15% du PIB et 80% des revenus d’exportation mais emploie moins de 200 000 personnes. L’expansion rapide des infrastructures sans coordination préalable avec l’approvisionnement énergétique d’origine renouvelable contribue directement à l’augmentation des émissions de Gaz à effet de serre. De quoi être inquiet les années à venir si rien n’est fait pour atténuer l’activité extractive sur l’environnement.
Boèboè Béavogui