Dans le cadre du projet Terra Africa pour la spécialisation des journalistes sur les questions environnementales, un groupe de journaliste a fait une visite de terrain autour du lac Sonfonia en compagnie d’un expert environnementaliste. L’objectif est de voir de vue us le niveau de pollution dudit lac. Docteur Abdoulaye Fall, environnementaliste et formateur de ces journaliste a au cours de cette visite donné son avis sur l’état actuel du milieu.
Le spécialiste Papa Abdoulaye Fall a dès l’arrivé fait un constat sur la situation panoramique du lac de Sonfonia qui se présente comme suit « Cette route (ndlr) constitue une sorte de contrainte parce que c’est un milieu naturel qui s’est prolongé derrière. C’est pourquoi quand le lac est rempli, il déborde et ça bloque le passage. Alors que quand on fait un projet on réalise ce qu’on appelle des ouvrages d’équilibre qui devrait être correctement dimensionné pour que l’eau puisse libre circuler entre les deux parties. » La mauvaise réalisation de cet ouvrage d’équilibre constitue également un forme d’agression du lac.
L’agression foncière est une autre forme d’agression que subit le lac de Sonfonia mentionne l’environnementaliste « Les gens viennent construire sur ce site alors qu’il devait être simplement déclaré site non édifiable. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui ce cours d’eau est complètement dégradé entrainant un phénomène qu’on appelle l’eutrophisation qui qualifie une eau tellement chargée, qui laisse développer des herbes envahissantes. L’autre aspect qu’on voit plus haut, ce sont des plantes de typha qui sont connues comme des plantes qui se développent sur des eaux chargées » a décrit Dr. Fall sur l’aspect visible de cet étang d’eau semblablement immobile
En tant qu’environnementaliste, le formateur Abdoulaye Fall pense que ce site devrait jouer un rôle écologique et hydrologique.
« un rôle hydrologique dans le sens où les eaux de pluie de cette zone sont drainées vers celle-ci. Quand ces eaux de pluies arrivent, le milieu sert de réceptacle et cela participe à la réduction des inondations. Et les végétations qui sont autour, participent à l’épuration de cette eau. Ce qui fait qu’on a une eau de certaine qualité dont pour la traiter et en faire eau de boisson est facile. Mais aujourd’hui, pour la traiter ça couter chère. C’est pour cela que peut être que la SEG a laissé tomber. Parce qu’ils ont traité mais ont vu que l’eau est encore chargée et qu’elle est impropre à la consommation. »
S’agissant du rôle écologique « c’est que, un milieu comme celui-ci est un milieu d’habitat naturel aussi bien pour les flores que pour les faunes. Peut-être qu’il y a quelques poissons pourtant c’est un milieu qui devait regorger d’énormément de poisson. Je suis sûr que quand on regarde la qualité de ces poissons, ils seront d’une qualité douteuse parce qu’avec ces eaux usées on risque de voir ce qu’appelle des métaux lourds comme du plomb, du zinc. Parce qu’il y a des carburants des huiles qui y sont déversées et celles-ci rendent le milieu encore très dangereux. Figurez-vous, un poisson qui se développement dans ce milieu. Il a de la chance d’ingérer ces métaux lourds. Quand vous manger ces poissons-là, ces métaux lourds vont s’accumuler dans votre corps. Ce qu’on appelle la bioaccumulation qui se fait très souvent au niveau du foie. »
En plus de l’aspect actuel du lac, le spécialiste revient sur l’importance de ce site. « Je pense qu’une zone comme celle-ci, joue le rôle d’un poumon vert dans le sens où il y a des phénomène de photosynthèse. » mais avec l’état actuel des chose Dr. Fall alerte « Si on détruit ces poumons verts, on va se retrouver avec des situation qu’on voit à la télévision comme dans la ville de New Dély où tout est sombre parce que l’écosystème n’est plus capable d’absorber la pollution.» Je trouve que c’est un milieu qui est non seulement sensible mais c’est aussi un milieu très beau en plus de son importance hydrologique et écologique pour la ville de Conakry.
Vu la situation qui prévaut sur le terrain à Sonfonia, Dr. Fall propose ce que peut être fait pour éviter le pire comme « La première mesure urgente, c’est comment freiner les pollutions. Que les eaux usées n’arrivent plus, que des déchets ne soient jeté ici. L’autre aspect c’est organiser la gestion de ce site. Soit la confier à la collectivité pour qu’elle prenne ses responsabilités.»
A défaut, il recommande de confier la gestion du site a des services dédiés tel que le service des eaux et forêts « parce que J’ai comme l’impression que les gens n’ont pas encore pris la mesure de l’importance de ce site-là. C’est un site qui doit pouvoir sauver Conakry. D’autant plus que la Guinée a pris des engagements consignés dans ce qu’on appelle la contribution déterminée au niveau national (CDN) pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Je pense qu’un milieu comme celui-ci est un milieu qui peut contribuer aux efforts parce que c’est un milieu où la végétation va contribuer à séquestrer du carbone. Cette séquestration de carbone doit pouvoir être une source de financement pour la protection du même site.»
Un effort de plus sur le lac de Sonfonia peut faire de ce site une source de revenu pour l’État mais aussi un site d’écotourisme « Si aujourd’hui l’État s’y met, il peut faire une situation de référence et tout simplement rendre ce site éligible au financement vert et également en faire un site d’écotourisme. On peut y mettre des plantes médicinales parce que la Guinée est connue pour ça. Pour que demain on puisse faire de l’éducation environnementale. A travers ce parcours écologique, ces élèves et/ou étudiants puissent connaitre les plantes médicinales que regorge la Guinée. » propose Dr. Fall Abdoulaye comme alternative pour la protection et la survie du lac Sonfonia.