Pour la première fois dans l’histoire des conventions cadre des nations unies sur le changement climatique, la COP-28 met l’accent sur l’éducation en lui consacrant un pavillon. L’initiative est prise sous la houlette du ministère de l’Éducation des Émirats arabes unis, en partenariat avec l’UNESCO qui est l’agence des Nations-Unies pour l’éducation. Ce pavillon souligne le rôle central de l’éducation dans la lutte contre le changement climatique.
Au cours d’une conférence de presse tenue à cet effet, des pays d’Afrique de l’ouest ont signé un accord appelé « la déclaration de Dubaï sur le renforcement de l’éducation climatique des pays de l’Afrique de l’Ouest »
Dans le monde entier, le changement climatique se répercute sur tous les aspects de la vie quotidienne et représente un risque grandissant pour les populations et leurs moyens de subsistance. Il perturbe l’apprentissage, menace les infrastructures d’enseignement et met en péril la sécurité et le bien-être des apprenants et des enseignants, rappelle l’agence.
L’UNESCO attire l’attention des acteurs sur la nécessité pour les apprenants de disposer des connaissances, des compétences, des réflexes et des comportements qui leur permettront de répondre efficacement à la crise climatique.
Niveau d’implication des pays africains
En marge de cette 28ème conférence sur le changement climatique , une déclaration régionale sur l’éducation au changement climatique a été signé par quelques pays de l’Afrique comme la Guinée, le Burkina, le Niger, le Sénégal qui sont des pays pilotent de cette déclaration.
Billiga Koivogui cheffe service genre et équité/point focal genre et changement climatique au ministère de l’environnement et du développement durable de la Guinée revient sur la genèse de cette déclaration. « En 2022 à Charm el Cheikh lors de la conférence sur le changement climatique quelques pays de l’Afrique se sont retrouvés pour réfléchir sur la question de l’éducation environnementale » explique-t-elle avant d’ajouter qu’il apparaît clairement que l’éducation est victime de la crise climatique, mais qu’elle constitue également la solution à long terme la plus essentielle pour affronter ce défi urgent et inquiétant.
La point Focal genre et climat indique qu’il est important que l’éducation environnementale soit une priorité pour tous les pays du monde et de les inclure dans nos engagements respectifs.
Elle explique les démarches jusqu’ici entreprises qui ont permis d’aboutir à la signature de cette déclaration en Guinée « Pour le cas de la Guinée cette déclaration a déjà commencé à se matérialiser. Entre le mois d’août et septembre, nous avons dressé des inventaires des meilleures pratiques d’éducation au changement climatique. Nous avons fait les cinq (5) communes de Conakry et les huit régions administratives de la Guinée. Nous avons collecté des fiches au près des directions préfectorales et communales. Je peux dire que c’est ce qui a abouti à cette signature. Les résultats de l’inventaire ont montré qu’il n’existe pas de programme spécifique sur l’éducation environnementale en Guinée. C’est vraiment un défi pour lequel les ministères en charge de l’éducation travaillent en synergie avec le ministère de l’environnement et du développement durable pour créer un programme spécifique adaptés aux changements climatiques. Pour moi la signature de cette déclaration par la Guinée est un acquis et ça nous permettra de faire le suivi. » A relaté Mme Koïvogui.
Pour Abdoulaye Fall représentant du ministère de l’environnement et du développement durable et de la transition écologique du Sénégal, « il faut rappeler que cette déclaration est un plaidoyer pour mobiliser d’avantages de ressources pour l’éducation climatique. Au Sénégal nous avons accepté de signer cette déclaration par ce que nous estimons qu’il est nécessaire que l’éducation environnementale soit incluse dans les cursus scolaires, car l’éducation fait partie des leviers de développement et au changement de comportement. Je pense que l’opérationnalisation du fonds sur les pertes et dommages est un motif d’espoir pour la mise en œuvre de cette action dans nos pays. La suite de cette déclaration c’est d’élargir les champs d’actions car il faut mobiliser tous les pays de l’Afrique. La question de l’adhésion du Sénégal à cette déclaration doit être suivi par la mobilisation des ressources financières et cela passe par des programmes sous régionaux. Ces projets et programmes doivent êtres solides afin de mobiliser des ressources nécessaires à sa mise en œuvre.
Djibril Niang membre des jeunes volontaires pour le Climat déplore le fait que le cursus scolaire est vide dans ce sens. Lorsque vous demander aux enfants de définir c’est quoi le changement climatique, ils ne connaissent pas. Le programme est rempli de définitions de l’eau du vent etc… ce n’est pas ça l’éducation au changement climatique. Il faut apprendre aux enfants l’importance de préserver des arbres, des océans et pour cela il faut trouver un contenu qui vas renseigner les enfants sur l’éducation au changement climatique, pour le cas du Sénégal à travers nos actions nous nous sommes rendu compte que les enfants ont commencé à comprendre la notion du changement climatique. Ils font des constats et ont des réflexions plus poussées. L’Etat doit renforcer ses programmes et les adapter à l’évolution des notions du changement climatique et ce préalablement à travers le renforcement de capacité des enseignants.
Il faut rappeler que la démarche qui a abouti à la signature de cette déclaration est une initiative de l’Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR) avec l’appui de l’UNESCO.
Idiatou Souaré