En septembre 2023 s’est tenue à Nairobi au Kenya, le premier sommet africain pour le climat. L’objectif étant de faire du continent africain une puissance émergente en matière d’énergie renouvelable. Les résultats du sommet sont plus ou moins satisfaisant, car les dirigeants n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur un nouveau modèle de développement qui mettrait fin à la dépendance du continent à l’égard des combustibles fossiles.
Ce sommet s’est soldé par une déclaration appelé la déclaration des dirigeants africains à Nairobi sur le changement climatique et l’appel à l’action. Dans cette déclaration l’Union Africaine reconnait que l’Afrique n’est pas historiquement responsable du réchauffement climatique, mais qu’elle supporte le plus gros des effets, impactant des vies, les moyens de subsistances et les économies. C’est pourquoi lors de la conférence régionale sur le changement climatique au Kenya, Le Président du Malawi Museveni Museveni a refusé d’assister au sommet en raison de la participation de John Kerry ancien secrétaire d’Etat Américain. Du fait qu’il est venu s’adresser aux dirigeants africains, alors qu’il vient du Nord, le plus grand pollueur de la planète.
La déclaration de Nairobi appelle à des « engagements en faveur d’un processus équitable et accéléré d’élimination progressive du charbon et de l’élimination de toutes les subventions aux combustibles.’’
L’Afrique du Sud s’est officiellement retirée parce que le gouvernement proteste contre les pressions exercées par certains partenaires européens pour qu’ils abandonnent le charbon et adoptent pour les énergies renouvelables, alors que 80 % de l’énergie en Afrique du Sud provient du charbon.
Les autorités sud-africaines ne voulaient tout simplement pas recevoir de leçons et se retrouver dans la même pièce que des partenaires européens de l’Ouest qui sont les leaders mondiaux en matière de pollution, mais qui prévoient d’imposer des taxes sur certaines importations à forte intensité de carbone en provenance d’Afrique du Sud, à un moment où elles sont confrontées à des problèmes de délestage de charge.
Le Nigeria, premier producteur de pétrole d’Afrique, a écrit au Kenya pour lui signifier qu’il ne souhaitait pas participer au sommet et devenir un spectateur à qui les pires émetteurs feraient la leçon.
Le Nigeria pompe actuellement 1,67 million de barils de pétrole et de condensats par jour, contre un peu moins d’un million de barils il y a quelques mois, selon le gouvernement nigérian.
Le premier sommet africain sur le climat a-t-il été une réussite, pendant que les dirigeants africains sont en désaccord sur certains aspects notamment l’abandon de l’exploitation des énergies fossiles ? Devrons-nous attendre une nouvelle forme de mobilisation de fonds pour soutenir l’économie des pays africains ? les puissances étrangères sont prêtes à s’engager jusqu’à quel niveau et qui va financer quoi ? Sont des questions qui méritent réflexions à tous les niveaux.
Idiatou Souaré